Guerre commerciale L’aide de 12 milliards de dollars ne rassure pas
L’annonce d’un plan de soutien aux agriculteurs américains victimes de la guerre commerciale, qui oppose Washington à ses principaux partenaires depuis plusieurs semaines, ne rassure pas outre-Atlantique.
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Donald Trump a annoncé mercredi 25 juillet un plan de soutien aux agriculteurs, qui subissent les mesures de rétorsion décidées par les principaux alliés commerciaux des États-Unis. Le montant du programme de 12 milliards de dollars est « sans précédent », affirme Joseph Glauber, économiste pour l’Institut de recherche sur les programmes alimentaires dans le monde (Ifpri). Mais son efficacité reste, à ses yeux, limitée.
Des pertes sur le long terme
Les agriculteurs américains reçoivent déjà environ 20 milliards de dollars d’aides par an du gouvernement, via divers programmes. Ils sont à ce titre « déjà couverts en partie », analyse Joseph Glauber.
Une telle aide d’urgence crée surtout, selon lui, « un risque moral ». « Si vous soulagez les producteurs maintenant, cela n’incite pas à trouver rapidement une résolution aux conflits commerciaux ». Or, « les pertes à long terme de certains marchés à l’étranger sont bien plus importantes que ce programme unique de dédommagement », avance-t-il.
Beaucoup craignent notamment que les clients chinois, qui achètent actuellement un tiers du soja américain, se détournent de plus en plus de leurs fournisseurs traditionnels américains pour se tourner vers le Brésil, et qu’il sera ensuite compliqué de les reconquérir.
Certes, d’autres marchés pourraient prendre le relais, comme l’Union européenne qui a promis d’acheter plus de soja. « Mais deux tiers du soja échangé dans le monde vont en Chine », rappelle Joseph Glauber.
« On veut du commerce, pas de l’assistance »
La crainte d’un chambardement à grande échelle des échanges agricoles dans le monde est largement relayée par les grandes organisations agricoles américaines. Elles sont nombreuses à avoir proclamé mardi à l’annonce du programme, le mantra « on veut du commerce, pas de l’assistance », tandis que plusieurs observateurs ont comparé l’aide d’urgence à « un pansement sur une jambe de bois ».
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